Le [grand] remplacement
Le Grand Remplacement est l'idée qu'une population établie serait progressivement remplacée par une autre, différente tant en culture qu'en comportements. Idée absurde ? Et pourtant… elle se vérifie chaque jour !
Nous sommes envahis et progressivement remplacés par les malfaisants, les décérébrés, les cons.
Je parle bien ici de remplacement numérique. Les abrutis sont légion et remplacent progressivement les personnes qui essayent un tant soit peu de réfléchir. C'est un remplacement de culture en général et de comportement en particulier. La culture de l'assertion individuelle prévaut sur celle du bon sens partagé. Ce dernier est progressivement remplacé par une pensée unique simpliste et étriquée.
Les gens de bien sont progressivement replacés par les malfaisants autocentrés. Les intellectuels sont supplantés par les ignares vociférants. Les personnes pacifiques sont subrogées par des brutes à idéologie étroite.
La discussion, le vocabulaire, les nuances sont progressivement remplacés par des concepts vides et froids. La riche complexité de l'être humain fait place à une attitude unique, le réflexe vital de l'avantage sur l'autre.
De fait, nous sommes petit à petit remplacés par des zombies ricanants se gavant du seul goût de l'éphémère victoire sur l'autre, quel qu'en soit l'objet.
Les symptômes
Très intéressé par le fait de comprendre autrui, j'apprécie particulièrement le livre de Jean-François MARMION, "Psychologie de la connerie". En voici une citation qui appuiera mon propos:
"La connerie est une promesse non tenue, promesse d’intelligence et de confiance trahie par le con, traître à l’humanité." [MARMION Jean-François]
Nous y sommes. Après le siècle des Lumières, où le savoir était devenu un but en rapport direct à notre humanité, puis des découvertes technologiques enivrantes du 20e siècle, nous sommes en train de basculer dans un obscurantisme absolu. Les amis, ça sent mauvais la fin de civilisation !
Les symptômes sont légion.
- Impossibilité de tenir une discussion apaisée avec qui que ce soit. Tout le monde est devenu très sensible à toute sorte de discriminations supposées.
- Disparition totale de la recherche du consensus au profit d'un marchandage appelant immanquablement un gagnant et surtout un perdant à moquer.
- Immature réflexe de reporter la faute sur autrui, finissant par avoir raison de toute résolution de problème.
- Aplanissement de toute hiérarchie, ce au point de couper la tête à toute tentative d'agrégation de demandes ou de représentativité 1.
Globalement on est face à une immaturité criante de citoyens incapables de gérer leurs frustrations. Ces hurlements de mécontentement couvrent toute possibilité d'échange apaisé.
La situation est bloquée par un paradoxe: la demande d'une exclusivité, mais générale. Il est évidemment impossible de contenter tout le monde en même temps.
Les causes
Pourquoi en sommes-nous là ?
Le confort de nos vies actuelles a permis une sursollicitation du circuit cérébral de la récompense. Nos actions ne valent à nos yeux, que si elles ont un impact positif immédiat sur notre métabolisme (dopamine, contentement, impression d'appartenance…). Les substances diverses (comme le sucre, le gras, la drogue…) ont encore facilité cette dérive.
Une instruction de qualité nous permettait, il y a encore quelques dizaines d'années, de nous éviter de tomber dans le piège de l'immédiateté en permettant une construction mentale de l'effort sur le long terme. Ce n'est plus le cas. Dès qu'une matière ou une activité est sans assurance de succès immédiat ou demande des efforts sur le long terme, elle est mise de côté pour éviter de mettre les élèves en échec !
Une éducation solide donnée par la famille ou le groupe nous apprenait à vivre ensemble, mais surtout à gérer nos frustrations. Ce n'est plus le cas. Il est de plus en plus mal vu de demander des efforts ou d'opposer des contraintes à ses enfants.
Ces garde-fous nous gardaient de nos instincts. Ils ont sauté.
Il ne nous reste plus que la violence, car discuter, convaincre est bien trop long. Il ne nous reste plus que la consommation, car construire est bien trop long. Il ne nous reste plus que la moquerie, car apprendre à connaître et comprendre l'autre est bien trop long.
Une solution: l'exemple
Alors, vous me connaissez, le constat posé, que fait-on. C'est très simple: ne pas participer à cette folie.
Nous, hommes et femmes civilisés, refusons de laisser dégrader notre humanité par ces enfants-barbares. Ils sont manipulés par leur peur viscérale de ne pas exister, au point de ne voir comme seule issue que la violence verbale, voire physique.
Ils finiront par s'habituer à notre humanité.
Continuons à être joyeux et tournés vers les autres. Pour nous, il ne s'agit pas d'agresser, mais plutôt d'opposer une résistance pacifiste, une inertie prégnante s'imposant d'elle-même. Prenons le contrepied en maintenant un dialogue apaisé quoi qu'il arrive. Échangeons, parlons, discutons, recherchons le consensus absolument.
Ils finiront par s'habituer à notre gentillesse.
Si l'interlocuteur bloque le dialogue, refuse sa responsabilité ou en vient à l'agression physique, alors le courage sera de résister, de ne pas se laisser aller à abandonner. Rassemblons les bonnes volontés et n'hésitons pas à faire front sur le terrain juridique si nécessaire.
Ils finiront par s'habituer à notre résilience.
… Et alors l'exemple s'imposera de lui-même.
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Les "gilets jaunes" en sont un parfait exemple. D'après eux, chaque homme ou femme doit être unique et entendu dans tout le champ de son existence et pour chacune de ses demandes. ↩